Mme Anrafa Said Ali, enseignante en documentation au lycée agricole de St Germain En Laye ( SGL) a effectué un stage mobilité enseignement en Irlande du 8 au 11 Avril 2019 dans le cadre d’Erasmus destiné aux personnels. Impatiente de partir en formation pour apprendre de nos voisins irlandais et comparer ses connaissances professionnelles à celles d’un autre pays européen, Anrafa a joué le jeu de l’interview dès son retour en France.
Comment s’est déroulée l’organisation de votre stage Erasmus en Irlande?
L’EPL de Saint germain faisant dorénavant parti du consortium Ile de France dans le cadre du programme Erasmus, les personnels ont la possibilité, sur la base du volontariat, d’effectuer différentes sortes de mobilité en Europe. En concertation avec M Hup, enseignant en anglais et référent coopération internationale pour l’EPL, j’ai opté pour une mobilité pour me former et améliorer mes compétences dans mon domaine professionnel : la documentation.
Christophe m’a simplifié la vie en me listant les documents à transmettre à l’administration tout en complétant mes dossiers. Pareil pour l’hébergement et la structure d’accueil, c’est du clé en main. Je le remercie d’ailleurs. Mon plus gros travail a été d’acheter un billet d’avion ! La bourse Erasmus couvre l’intégralité financière de ma formation. M Martin, le directeur adjoint que je remercie aussi, a accepté mon autorisation d’absence pour ma formation. Grâce à eux, j’allais devenir irlandaise quelques jours.
Aviez- vous des inquiétudes quant à cette mobilité ?
Pas vraiment j’ai déjà voyagé mais je reconnais que sur place je me suis fait quelques petites peurs. Rien qu’à l’arrivée : trouver mon hébergement, une auberge au centre-ville. Je rate de justesse le bus allant de l’aéroport de Cork au centre-ville. Le prochain est dans une heure. J’ai inscrit l’adresse de l’auberge sur une feuille et je demande aux gens que je croise si un autre bus peut me permettre de m’y rendre. J’ai du mal à comprendre ce qu’ils me répondent alors je souris et je dis merci. Je me dirige vers les taxis, tend l’adresse à un chauffeur et demande s’il pouvait estimer le coût du trajet. Entre 16 et 17 euros me dit-t-il. Ça m’est finalement revenu à 20 euros mais au moins je suis arrivée à destination rapidement. J’ai pu prendre possession de ma chambre, déposer mon gros sac à dos, me nourrir et me reposer enfin !
Comment s’est déroulé votre stage ?
J’ai découvert la Cork English Academy qui accueille des étrangers désireux de perfectionner leur maitrise de l’anglais. Mais pour moi, dans un premier temps, nous procédons à des échanges en anglais concernant nos pratiques professionnelles. J’apprends leur mode de fonctionnement professionnel en matière de documentation, je leur explique le mien .Puis nous sommes initiés à la politique de l’école en matière de lecture. Les élèves peuvent accéder à une bibliothèque en libre-service où chacun peut déposer et emprunter les ouvrages librement. Pour les demandes plus précises, il existe un autre fond où les livres sont classés par niveau de lecture : à chaque couleur correspond un niveau de difficulté. Les étudiants peuvent consulter un catalogue imprimé et emprunter l’œuvre souhaitée en déposant une caution de 10€ qu’ils récupèrent au moment du retour. J’ai également reçue des formations, grâce au réseau de partenaire de ma structure d’accueil .La première, à la Bibliothèque municipale portait sur le fonctionnement d’une imprimante 3D. Une activité qui a beaucoup de succès et qui permet d’amener de nouveaux publics au sein de la bibliothèque. La deuxième a eu lieu sur le campus universitaire de Cork. Il s’agit d’un immense domaine arboré composé de plusieurs ensembles dont une librairie, une galerie d’exposition, les bâtiments consacrés aux cours, et même une église ! La bibliothèque universitaire est un immense bâtiment se dressant sur quatre niveaux, elle est diversifiée dans ses activités et se conçoit comme un lieu de vie et pas simplement comme un espace de travail et de lecture. Professionnellement j’apprends beaucoup de ce lieu. Certains espaces sont aménagés pour des activités de détente : il est possible d’y consommer de la nourriture, de la boisson, de parler à haute voix ou encore d’utiliser son téléphone. Mais dans les salles consacrées au travail, l’ambiance est studieuse, on pourrait presque entendre une mouche voler ! Je suis formée sur les pratiques professionnelles concernant les prêts des ouvrages, sur leurs logiciels…Les personnels sont sympathiques et bienveillants, c’est agréable dommage que le temps passe si vite…
Avez-vous eu l’occasion de faire des visites culturelles en Irlande ?
Oui, et ce malgré le temps changeant et les épisodes pluvieux. J’ai pu profiter des rues de Cork, c’est très coloré par endroit, et j’ai rencontrée des personnes avenantes, prêtes à engager une conversation et à me venir en aide en cas de besoin. Je redoutais un peu d’être confrontée à un accent très prononcé, mais finalement j’arrivai à bien suivre les conversations. Je parvenais à communiquer mais je devais être constamment concentrée, ce qui était un peu fatigant. A la fin de la journée, j’avais plus de mal à échanger, mais les personnes que j’ai rencontrées n’hésitaient pas à répéter et à reformuler quand elles sentaient que je commençais à décrocher.
J’ai discuté avec beaucoup d’étrangers, mais même les Irlandais n’avaient pas un accent aussi prononcé que j’aurais pu le redouter. Enfin, c’était le cas de certains, mais je n’ai été en contact avec eux que de manière indirecte. Lors d’une exposition retraçant l’histoire de Cork à laquelle j’ai pu me rendre, j’ai écouté des témoignages enregistrés de personnes d’un certain âge : l’intonation, la manière de prononcer les mots, les expressions…, tout était tellement éloigné de ce que j’avais eu l’habitude d’entendre que j’aurais bien été en peine de comprendre un traitre mot sans la retranscription !
Qu’avez-vous appris à titre personnel et professionnel avec cette mobilité ?
Professionnellement, j’ai appris beaucoup des modes de fonctionnement de mes homologues irlandais, notamment des nouvelles formes d’organisation qui me donnent des idées pour la suite pour les intégrer dans ma propre activité professionnelle.
D’un point de vue personnel, j’ai rencontré des gens formidables avec lesquels je reste en contact via les réseaux sociaux. Je regrette juste de ne pas avoir eu le temps de visiter plus de choses et de découvrir le comté, en particulier la côte Ouest qui apparemment vaut le détour. Cela m’a donc donné l’envie d’y retourner mais cette fois ci à titre personnel.
Pour finir, conseilleriez-vous de faire un Erasmus ?
Mon expérience Erasmus + a été très intense et fructueuse aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel. Je recommande à l’ensemble de mes collègues de le faire au moins une fois s’il en a l’opportunité. C’est très enrichissant.
Merci Anrafa pour votre témoignage et les photos de votre Erasmus ci-dessous
C HUP, référent coopération internationale SGL