Archives Nationales  

Notre artiste Johnny Lebigot en résidence depuis trois ans déjà route des Princesses investit le salon de la Princesse aux archives nationales.

Nature des fonds à dos de girafe, conception, construction et réalisation aux Archives nationales – Hôtel de Soubise – du 3 juin au 18 septembre 2023.

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Programmation artistique Anne Rousseau, concours à l’installation, Estelle Giroux – stagiaire Véronique Loret, Camille Laouénan et Noé Denizaut-Laouénan, Françoise Colombani, Frédéric Gayraud, Catherine Jabot, Anne Rousseau.

Plumes, feuilles, brindilles, coquillages et éclats minéraux, brassées florales, branches distordues, bouquets, boîtes d’archives avec trésors, perles et petites lumières. Déposés sur une table ou accrochés en élévation au-dessus du mobilier, des objets insolites, des mobiles légers pendent au bout d’un fil délicat. Sur les étagères, statuettes ou figurines miniaturisées et recomposées à partir d’éléments végétaux et floraux, minéraux, arêtes, d’os, ailes d’oiseaux, boules végétales et nids.

Appartements de la PrincesseJohnny Le Bigot réalise ses créations à partir de matériaux, végétaux, minéraux, animaliers qu’il collecte et collectionne. En explorant les matières du vivant et de la nature, il cherche à aller « en-deçà des apparences, à la rencontre d’un non encore vu, d’un non encore-dit ».

Sur les murs et au-dessus des portes, sont déposés ou accrochés des branchages en excroissance – entremêlement raffiné de tiges de bois et de brindilles. Des nids comme suspendus dans le vide, des touffes d’herbes séchées, l’inventaire d’un herboriste ou botaniste, imagier, statuaire, répertoire des miroitements du vivant passés par le crible de la fragilité de la vie.

Les extrayant de leur univers naturel, les mettant en jeu, en pièces dans de nouveaux cadres, le concepteur-visionnaire en modifie leur conception. S’arrachant aux débris, aux rebuts, les matières dont l’usage est sans devenir…, il reconquiert des identités : il néologisme et « polysémise ».

Si ces « débris » participent d’une figure, de personnages, de paysages – pelure, peau, coque, fleur -, ils peuvent reconstituer le sujet, mais aussi devenir sujet, porter et attirer l’attention. Ces rappels métonymiques valent pour eux-mêmes, charnellement – valse des textures, coloris, épaisseurs : face-à-face avec l’obsolescence, confrontation avec l’existence – sens et persistance.

Des univers se créent en fonction des lieux de l’installation – architecture, inscription dans la ville, dans l’Histoire. Chacune des expositions de Johnny Le Bigot est d’ailleurs constituée de la mémoire des précédentes et des chemins empruntés au cours de leurs préparations.

Des installations articulées autour de l’établi-table-retable, des compositions de tableaux-mondes.

Johnny LebigotJohnny Le Bigot a réalisé plusieurs expositions déjà dans des lieux du XVIII è, le Château des La Rochefoucauld à La Roche-Guyon, l’hôtel de La Mirande à l’ombre du Palais des Papes.

Pour les Archives nationales, l’installation s’inscrit dans l’Histoire et les caractéristiques architecturales et décoratives des lieux. La matérialité des archives, les contenants, boîtes, cartons, outils de travail emblématiques sont à l’honneur et particulièrement les girafes, ces grands escabeaux en bois qui permettent d’accéder aux cartons et aux registres, rangés en hauteur. 

La démarche va de circonvolutions en déambulations et en égarements. Ici ou là, les girafes/échelles conduisent à des fonds d’archives sur les expéditions, les explorateurs – trouvailles encore d’herbiers, en écho à un travail fondé sur la nature.

Des rapprochements se font, entre la girafe ramenée par l’explorateur d’Egypte jusqu’à Paris avec les girafes/échelles des Grands Dépôts des Archives nationales, lieu où Johnny Le Bigot relie la monumentalité de l’Escalier d’Honneur du XIX è siècle à la préciosité des salons du XVIII è siècle.

Sentir le temps, c’est penser le présent et le vivre, à partir des éléments naturels morts non figés: rappel des cabinets de curiosités du siècle des Lumières, où nature, artifice et sciences se mêlent.

Un lien esthétique avec les lieux, mais aussi avec l’Archive, inspiratrice de l’installation. Les Archives nationales conservent des documents précieux et emblématiques de L’Histoire de France, mais aussi d’autres encore relevant du quotidien, de l’ordinaire, du commun.

La double dynamique, d’un côté, donne à voir la matière pour elle-même – son aspect formel -, et de l’autre, par l’assemblage des matières et leur positionnement, crée la possibilité d’un univers où se projette l’imaginaire du spectateur. Masque ou écorce ? Tout dépend de l’angle du regard. 

En vrac, feuilles mortes, herbes légères que les courants d’air font danser, fleurs passées, tiges sèches dans leur sac, cosses transparentes, plumes, poussières volatiles et florales, graminées, pissenlits, joncs, des traces et des cendres d’une vie vibrante, naturelle et somptueuse – les herbes terriennes ou aquatiques sont liées aux étoiles dans le ciel – préfigurations cosmologiques.

Magie d’un chemin de mémoire et rappel du lot existentiel à travers les traces voilées de cendres, d’os, de crânes et les résidus végétaux de la terre et de la mer. L’ éloge urgent d’une vie vivante et vivace.

Véronique Hotte

Nature des fonds à dos de girafe, conception, construction et réalisation de Johnny Le Bigot aux Archives nationales – Hôtel de Soubise, 60, rue des Francs Bourgeois 75003 Paris, exposition/installation gratuite du 3 juin au 18 septembre 2023, lundi au vendredi 10h-17h, samedi-dimanche 14h-19h, sauf juillet et août 14h-17h30, fermé le mardi.

Festival Les Tombées de la nuit à Rennes, activation de l’installation Quand ça ne finit jamais où ça commence, du 5 au 10 juillet. Avignon, Festival Off, scénographiepour la pièce S’enfouir d’Aline Césaravec Véronique Sacri et Yan Péchin à la guitare, du 7 au 26 juillet. Promenades, glanages et installation : Saint-Germain de Calberte dans les Cévennes, du 30 juillet au 5 août. Festival Rennu in Cumunu à Rennu en Corse, du 9 au 13 août 2023. Festival des Traversées du Marais à Paris, les 2 et 3 septembre – activation de certaines structures de l’installation à l’Hôtel de Soubise et à la Bibliothèque. Festival et pop au Château de Neubourg, du 15 au 17 septembre.

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