Dans la matinée du mercredi, nous avons pu poursuivre notre épopée aquatique, encadrés par Monsieur et Madame Da Costa, nos professeurs de technique horticole.
L’activité du jour consistait à nous expliquer et à nous montrer sur le terrain le fonctionnement du système d’irrigation de l’exploitation agricole du lycée.
L’immersion débuta cependant en salle, où l’on a suivi un cours détaillé sur cet aspect très important de la culture.
Nous avons ainsi pu saisir le caractère indispensable d’une bonne gestion de l’irrigation.
En effet, il serait réducteur de penser que toutes les plantes doivent être simplement arrosées de la même façon.
Chacune d’entre elles a des besoins spécifiques qu’il faut savoir identifier pour pouvoir agir de manière adaptée.
La diversité du végétal exige des connaissances pointues en matière d’apport en eau et minéraux. N’oublions jamais que des vies sont en jeu, ce n’est pas à prendre à la légère !
D’autre part, des enjeux économiques et de durabilité sont absolument à prendre en compte. En ces temps (et ces eaux) troublés, une gestion optimale de l’irrigation permet des économies d’eau et évite de gâcher cette précieuse ressource.
Ainsi, nous avons pu constater que l’exploitation agricole est pourvue de plusieurs systèmes d’irrigation, chacun adapté le mieux possible à la culture en question. Ces différents circuits sont gérés depuis une plateforme commune, et alimentés par trois bassins de rétention répartis sur le site.
La construction des nouvelles serres et la volonté d’obtenir la certification Plante Bleue nous amènent à nous sensibiliser de plus en plus à des méthodes de travail respectueuses du cycle de l’eau et à nous inscrire dans une démarche éco-citoyenne et agro-écologique.
Un des Bassins de rétention situé à l’extérieur
Pour démarrer notre semaine de l'eau nous avons fait la connaissance de Maxime Berteau, ingénieur à la direction départementale du territoire de Versailles (DDT). Lors de son intervention, il nous a présenté son métier et les différentes missions qui lui sont attribuées au sein de la Police de l'eau. Cette intervention a souligné notre méconnaissance des lois sur l'eau. En effet nous n'avions pas idée de toutes les restrictions et directives européennes et françaises qui l'accompagnent. Du fait de son jeune âge et de ses études récentes, son témoignage nous a permis de nous identifier et de nous projeter dans une éventuelle poursuite d'études dans ce domaine.
Dans un premier temps, nous avons eu un rappel sur le fonctionnement et l'utilité des écosystèmes aquatiques, constitués d'une biocénose (ensemble des êtres vivants coexistant dans un espace écologique) et d'un biotope (milieu de vie de la biocénose). Il est le « réservoir » écologique végétal et animal, dont l'équilibre est fragilisé par l'ensemble des pressions exercées par l'Homme. De ce fait, différentes directives européennes ont été mises en place dans le but de limiter l'impact de ce dernier.
Comme par exemple la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) ayant pour objectif de rétablir une bonne qualité des eaux présentes dans les différents bassins hydrographiques d'ici une dizaine d'années. Un bassin hydrographique est un territoire délimité par une ligne de partage de l'eau, recevant les eaux superficielles ou souterraines qui se déversent dans les fleuves, rivières ou lacs. Par exemple l'état écologique des rivières des Yvelines (78) est médiocre, ainsi que l'ensemble des eaux nationales, ce qui a valu une mise en demeure et une amende envers la France pour non-respect de la directive.
Cette directive se base sur deux critères :
- Écologique : identification et dénombrement des espèces faunistiques et floristiques présentes
- Chimique : Analyse de 41 substances ne devant pas dépasser un certain seuil.
Ces deux critère permettent ensuite de classer et évaluer la qualité de l'eau :
- Très bonne, bonne, médiocre et mauvaise pour l'état écologique
- Bon ou médiocre pour l'état chimique
Les objectifs de la DCE sont atteints grâce à différents niveaux d'application :
- Politique nationale : instaure les lois sur la gestion de l'eau et des milieux aquatiques au niveau de la France.
- SDAGE (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux) : qui est un document de planification, qui oriente les politiques au niveau des bassins hydrographiques pendant une durée de 6 ans. Les moyens mis en œuvres sont financés par une redevance (0,02€/m3) payée par les usagers de l'eau.
- SAGE (schéma d'aménagement et de gestion des eaux) : Applique le SDAGE à l'échelle locale (rivière, petites masses d'eaux) centré sur un problème spécifique, par exemple problème d'inondation pour le SAGE de la Mauldre et problème de disponibilité en eau pour le SAGE de la Beauce.
Pour finir, la police de l'eau est en charge de l'attribution des autorisations de projets et effectue le contrôle des installations et leur conformité. En cas de non-conformité, les sanctions peuvent aller de l'amende (1500- 75 000€) jusqu'à une peine d'emprisonnement.
L'après-midi nous avons ensuite assisté à un cours avec Mme Ameline nous présentant les différents problèmes de pollution se répercutant sur les milieux aquatiques, notamment le problème de l'algue verte. Elle nous a présenté, le cycle de l'eau et celui de l'azote grâce des vidéos ludiques qui nous ont permis de comprendre l'ensemble des phénomènes qui influencent les écosystèmes aquatiques.
Nous nous sommes plus précisément intéressés au problème d'eutrophisation (détérioration d'un écosystème aquatique par la prolifération de certains végétaux) et aux phénomènes des marées vertes en Bretagne.
Un documentaire nous a expliqué l'origine de la prolifération de l'algue verte, son cycle de développement et son impact sur l'économie locale et l'environnement. En temps normal, cette algue voit sa population diminuer en été dû au manque d'azote. Cependant, à cause de l'épandage non raisonné des lisiers, ainsi qu'une production porcine intensive, l'azote n'est pas fixé dans le sol. Il est donc drainé jusqu'aux cours d'eau et nappes phréatiques, ce qui va favoriser la prolifération de ces algues le long des côtes. Ces algues, par leur surnombre, s'échouent sur les plages ce qui impacte les activités touristiques et déstabilise fortement l’économie locale. On a pu constater l'apparition d'un conflit d’intérêts entre les agriculteurs et les professionnels du tourisme, rejoints par les écologistes.
Le bilan écologique catastrophique du ru de Buzot
Le mardi matin lors de la classe d’eau, nous avons réalisé des analyses écologiques du ru de Buzot. Cette petite rivière qui traverse l’exploitation du lycée, aujourd’hui en travaux. Nous avons formé quatre groupes, répartis sur quatre stations différentes.
Les différents groupes ont donc réalisé huit prélèvements sur chaque station, dans différents milieux : les végétaux, les feuilles mortes, les cailloux ou encore les zones de sédiments.
Nous avons ensuite réalisé une analyse écologique de ces prélèvements, par station, en particulier une analyse de la faune, afin de repérer les espèces plus ou moins sensibles à la pollution, afin de déterminer le niveau de pollution ou plutôt la qualité biologique du Ru, grâce à l’IBGN (Indice Biotique Global Normalisé).
Chaque groupe a donc trié les différentes espèces présentes dans leurs prélèvements, afin de les identifier grâce à une clef d’identification fournie par M. Geoffroy.
Station 1
Gammare (>50)
Larve Demoiselle Zygoptera
Nèpe
Epinoche
IBGN : 2/20
Station 2
Gammare (>50)
Baetidae
Calopterygidae
Chironomidae
Tubifex => Sangsue
Gammare
Oligochete => Sangsue
Helobella
Hiruda
IBGN : 5/20
Station 3
Gammare (>50)
Epinoche
Planaria
Limnée
Tobiflex
IBGN : 2/20
Station 4
Gammare (>50)
Larve Demoiselle Zygoptera
Ephemeridae
IBGN : 5/20
Bilan
On remarque un IBGN très bas. Peu d’espèces présentent dans les prélèvements sont significatives, on remarque également une surabondance de Gammare, ce qui révèle un déséquilibre biologique dans la rivière. Il est évident que les travaux ont une grande influence sur l’écosystème de la rivière. De plus, les rives au niveau du chantier des serres ont été complètement mises à nue, bouleversant ainsi la faune qui était présente.
Les BTSA production-horticole ont participé à une semaine classe d'eau, voici le déroulement de cette semaine :
Lundi matin : Politique et police de l'eau, exposé DDT
Lundi après midi : l'eau dans le sol
Mardi matin : Etude du ru de buzeau
mardi après midi : sortie vélo
Mercredi matin : l'eau sur l'exploitation
Jeudi matin : visite de la station de courbevoie SIAAP
Jeudi après midi : visite du parc du chemin de l'ile
Le vélo au fil de l’eau :
12h 30, après un déjeuner pris sur le pouce, il est l’heure de partir pour une activité attendue par tous : le vélo !
Nous sommes donc partis assez tôt pour arriver à notre activité à 13h 45. Malheureusement après avoir tourné en rond nous sommes arrivés à destination à 14h 15.
Nous avons retrouvé l’organisateur du tour à vélo dans un kiosque.
Pour débuter, la classe a du s’équiper d’un joli casque et choisir un vélo adapté à sa taille et faire les différents réglages nécessaires.
Il est maintenant 14h30 l’heure de débuter notre épopée en vélo.
Toute la classe est partie sur les chapeaux de roue : nous étions tous plus que motivés. Au bout de seulement 2 kilomètres (Kms) nous avons perdu deux personnes, retrouvés 15 minutes plus tard en modifiant notre itinéraire.
Certaines personnes furent rapidement distancées en raison de soucis techniques au départ (casse d’un pédalier, déraillement de la chaine et autres galères…). Sans oublier que certains étaient justes physiquement,… (grosse fatigue au bout de 15/20 kms).
Notre classe fut confrontée à différentes épreuves diverses et variées : glissades à gogo, porter les vélos pour passer les barrières anti moto, ancienne voie chemin de fer difficilement praticable, promeneurs plus ou moins charmants.
A la tombée de la nuit après 2h 45 de vélo et 25 kms de parcours nous sommes arrivés à bon port.
En résumé cette journée fut agréable, agrémentée d’une bonne ambiance générale malgré les chutes de certain(e)s et la fatigue d’autre.